Présentation du colloque Gustave Doré

Gustave Doré, artiste prolifique

De ses dessins de jeunesse pour la presse à son vaste programme d’illustration des chefs-d’œuvre de la littérature qu’il rédige en 1855, Gustave Doré fascine par l’ampleur de sa production. De la simple vignette aux toiles immenses, du dessin à l’aquarelle, de l’art décoratif à la sculpture commémorative, l’artiste s’essaye aux différents domaines artistiques avec la même vivacité d’esprit et de création.

Considéré comme le plus « illustre » des illustrateurs, Gustave Doré n’aura de cesse de vouloir se faire accepter comme peintre, lui qui avait le « sentiment d’être né peintre ». Si l’Angleterre lui reconnaît ce talent en ouvrant, de son vivant, une galerie entièrement dévolue à ses toiles, la France lui refusera cet honneur de son vivant.

Un colloque autour de l’œuvre Gustave Doré

Au-delà de l’artiste fécond, de sa reconnaissance internationale et de cette recherche incessante de se voir accepter comme artiste peintre, il demeure celui qui a bouleversé l’art de la gravure sur bois et le métier d’illustrateur. En cette année 2013, date anniversaire de sa mort, l’École Émile Cohl de Lyon, par le biais de son centre de recherches (le CRHI), souhaitait lui rendre hommage en organisant un colloque. Après l’exposition consacrée à son œuvre peint au musée de Brou à Bourg en Bresse en 2012 et en prévision à l’exposition au musée d’Orsay, il s’inscrit dans l’actualité scientifique de cet artiste. Des spécialistes français et internationaux ainsi que des artistes ont répondu favorablement à notre appel. De ce rassemblement sont nées ces deux journées. L’objectif est de dresser un bilan de son influence et de sa postérité sur l’art du XIXe siècle jusqu’à nos jours. C’est dans cette optique qu’une exposition a été spécialement conçue. Vous y découvrirez la réflexion plastique sur l’œuvre de Gustave Doré qui a été menée par les professeurs et les étudiants de l’École Émile Cohl.

Artiste de son temps, il dépeint la société du XIXe siècle, la pauvreté et la misère humaine, les affres de la guerre de 1870. Artiste d’un temps, il nous entraîne par sa verve et son imaginaire dans les grands textes littéraires et sacrés. Artiste voyageur, il nous guide au travers de ses paysages romantiques de France, d’Angleterre, d’Ecosse, d’Espagne où le réalisme des effets climatiques et topographiques se mêle aux fantasmes d’un grand rêveur. Artiste devenu mélancolique, il nous révèle la larme qui se cache derrière le sourire.

À la question de savoir ce qu’il reste aujourd’hui de l’artiste, vous aurez sans nul doute le dernier mot selon que vous soyez spectateur, lecteur, curieux, amateur, collectionneur, artiste, scientifique, critique où simple promeneur.

Cyril Devès

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